Intervention de Hélène Bergès

Réunion du jeudi 6 décembre 2018 à 10h00
Office parlementaire d'évaluation des choix scientifiques et technologiques

Hélène Bergès, directrice du Centre national de ressources génomiques végétales (CNRGV) de l'Institut national de la recherche agronomique (INRA) :

– Je m'intéresse plus particulièrement à la connaissance du génome des plantes dans toutes leurs dimensions, en tenant compte des grands enjeux auxquels doit faire face l'agriculture. À cet égard, de nombreux scientifiques sont préoccupés par la décision récente de la Cour de justice de l'Union européenne (CJUE) sur l'édition de génomes, alors que les nouvelles technologies révolutionnent la façon de développer de nouvelles approches pour innover dans le domaine de l'agriculture, et ce dans le respect de l'environnement.

La CJUE a décidé que la réglementation pour tous ces organismes devait être identique à celle qui est en vigueur pour les organismes génétiquement modifiés (OGM), ce qui constitue un frein pour développer un programme de recherche avec des partenaires socio-économiques. Or, d'un point de vue scientifique, dès lors que l'on n'intègre pas de gènes étrangers, ces nouvelles technologies ne présentent pas de contraintes particulières. Les grandes puissances économiques comme les États-Unis vont alimenter le marché, y compris celui de l'Europe, demain, si la réglementation ne change pas.

Cette décision contribue également à favoriser plus encore la défiance de la société à l'égard de ces technologies, qui sont toujours apparentées à des OGM, faisant un raccourci avec Monsanto. Je ne sais pas quel rôle peut jouer l'OPECST en la matière dans la mesure où un rapport a déjà été publié sur cette question. Mais j'aimerais voir engager une réflexion plus approfondie encore, notamment en lien avec l'éducation. Il faut éduquer pour mieux comprendre.

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