– Je travaille sur les thématiques d'infectiologie, en particulier chez les insectes, à savoir les maladies transmises par les moustiques – le paludisme et les virus comme la dengue, le zica ou le chikungunya.
Je rejoins les propos de Mme Bergès : l'un des points essentiels est le lien de confiance entre la société et les sciences. Monsieur Villani, vous avez mentionné la distinction entre les anciennes et les nouvelles technologies. Mais le problème est plus sérieux encore. Les vaccins existants n'entrent pas du tout dans le cadre d'innovations technologiques. Pourtant, ils sont remis en cause, ce qui a un impact considérable en termes de santé. Un des axes de réflexion doit concerner le lien de confiance entre les scientifiques et la société. Que peut faire le politique pour améliorer la situation ?
Concernant les maladies transmises par les moustiques, des polymorphismes sont associés à des souches de moustiques résistantes. Se pose bien entendu la question de manipuler ces populations pour se débarrasser des moustiques qui transmettent les maladies, car cela passe par le forçage génétique. Je crois qu'une réflexion sur le sujet est en cours.
Enfin, je partage les propos de Mme Lambrecht à propos de la politique de recherche. Notre pays dispose d'un certain nombre d'atouts. Toutefois, nous sommes passés à un système hybride, contrairement aux pays anglo-saxons où les financements se font sur appel d'offres. L'emploi des contrats à durée déterminée est très contraint chez nous, ce qui est contreproductif : on forme des personnes dans nos laboratoires, qui partent au bout d'un certain temps à cause de la loi Sauvadet.