Mes chers collègues, il faut vous engager dans le chantier de la diminution des dépenses publiques : prenez donc ce problème à bras-le-corps, car il y va de l'avenir de la France, du pouvoir d'achat futur des Français. C'est ainsi que vous pourrez annuler l'augmentation de la CSG que vous avez imposée à tous les Français. C'est ainsi que vous pourrez maintenir l'indexation des pensions de retraite et des allocations familiales. C'est ainsi, enfin, que vous pourrez diminuer les prélèvements fiscaux et sociaux qui étouffent les Français. En la matière, en effet, nous sommes sur le podium mondial, et nous n'avons pas à en être fiers !
Je me suis rendue ce matin dans une petite commune de ma circonscription, qui compte seulement quatre-vingt-cinq habitants, pour visiter une entreprise employant trente personnes. Son dirigeant, souhaitant la transmettre, m'a demandé pourquoi la transmission d'entreprise coûte si cher dans notre pays : je lui ai répondu que le niveau actuel des prélèvements obligatoires est lié à celui des dépenses publiques. Il a ensuite affirmé que dans ces conditions, le Gouvernement devrait réduire les dépenses de l'État, de la même manière que lui est contraint d'ajuster ses charges, car s'il augmentait ses recettes – ses prix – , il perdrait ses clients. Cette comparaison est très juste : l'État, avec la même logique, est en train de perdre les Français.
Il n'y a qu'une réponse possible, un seul remède durable : la diminution de la dépense publique. Vous le savez très bien, d'ailleurs, et c'est pour cela que les Français vous en veulent : bien que vous connaissiez l'origine du « mal français » – pour reprendre une expression que vous employez souvent, monsieur le ministre – , vous ne faites rien pour le guérir. Ce renoncement est irresponsable.
Le spectre d'un drame économique nous guette, mais il est encore temps de prendre les bonnes décisions, de réagir positivement à la sonnette d'alarme tirée par les Français. Ensemble, souvenons-nous de cette phrase de Victor Hugo : « Les révolutions sortent, non d'un accident, mais de la nécessité. »