… seraient peut-être mieux employés s'ils aidaient les entreprises – qu'elles soient en butte à la concurrence internationale ou qu'elles désirent augmenter leurs salariés – plutôt que d'être offerts en cadeau sans aucune contrainte et en ne comptant que sur le bon sens des actionnaires.
Au fond, ce bricolage cache un trou noir : le véritable trou noir de l'économie, qui, contrairement à ce que vous répétez sans arrêt, n'est pas le coût du travail mais celui du capital. Il constitue, non pas depuis dix ans – comme le dit Bruno Le Maire – mais depuis presque une trentaine d'années, l'alpha et l'oméga de tous les gouvernements successifs. C'est là un vol organisé – mais malheureusement dissimulé – au détriment de la société, dont le coût environnemental et en matière d'injustices fiscales est terrible et qui, il faut le dire, est largement au-dessus de nos moyens.
Cette politique-là n'est ni trop subtile, ni trop intelligente : elle s'appelle une politique de classe, car c'est celle de l'oligarchie financière à laquelle notre peuple, c'est-à-dire ces nouveaux bonnets phrygiens que sont les gilets jaunes, s'est opposé pendant des semaines. Ces mêmes gilets jaunes continueront de s'y opposer si vous ne leur répondez pas : c'est tout le bonheur que je souhaite au peuple de France et tout le malheur que je souhaite à la politique gouvernementale.