Si ces mesures redonneront du pouvoir d'achat aux classes sociales les plus démunies, les classes intermédiaires sont une fois encore les oubliées du budget. En effet, si les annonces qui viennent d'être faites vont dans le bon sens, elles ne régleront pas la totalité des problèmes. Nous aurions souhaité que la mesure la plus emblématique, les 100 euros d'augmentation pour les salariés au SMIC touchant la prime d'activité, entre en vigueur dès le 1er janvier 2019. Les services de la Caisse nationale des allocations familiales, la CNAF, ont besoin de plus de temps pour éviter les erreurs s'agissant d'un dispositif qui n'a, malheureusement, pas pu être testé. De plus, le Premier ministre a annoncé que le Gouvernement allait augmenter le nombre de foyers éligibles, celui-ci devant passer de 3,8 à 5 millions, mais quel sera le coût de cette mesure ? Pourriez-vous nous éclairer sur ce point, monsieur le ministre ?
En ce qui concerne la classe moyenne, celle qui gagne un peu plus que le SMIC et qui se sent toujours mise à contribution, celle qui est restée silencieuse jusqu'à présent, se contentant d'apporter son soutien moral au mouvement des gilets jaunes, il convient de rester à son écoute, notamment dans le cadre du grand débat national que le Président de la République appelle de ses voeux.
Concernant la prime exceptionnelle défiscalisée, qu'en est-il pour les fonctionnaires, notamment pour ceux des fonctions publiques hospitalière et territoriale ?
Je terminerai mon intervention en appelant votre attention sur plusieurs questions essentielles, qui, me semble-t-il, sont encore à traiter.
D'abord, s'agissant des collectivités territoriales, il est primordial de restaurer un dialogue gagnant-gagnant entre l'État et leurs représentant. Ceux-ci, comme vous le savez, ont vécu douloureusement la loi de modernisation de l'action publique territoriale et d'affirmation des métropoles, dite loi « MAPTAM », puis la loi « NOTRe » – loi portant nouvelle organisation territoriale de la République – , dans un contexte de réduction drastique de leurs dotations.