Monsieur le président, monsieur le ministre de l'agriculture et de l'alimentation, mes chers collègues, ce moment qui débute est à la fois important et source potentielle – mais je veux croire que rien n'est encore joué – d'une grande déception.
Le moment est important, car il vient parachever un long et difficile travail commencé en octobre 2015, immédiatement après mon arrivée au Palais Bourbon ; l'agriculture française était alors déjà en pleine crise et réclamait à cor et à cri des réponses politiques nationales à ses attentes.
Le premier dépôt de ce texte date du mois de mars 2017. Avec de très nombreux collègues désireux de proposer des solutions à nos agriculteurs et à notre monde rural, je n'ai jamais abandonné l'espoir de voir notre assemblée examiner ces propositions, aujourd'hui enrichies et complétées.
La décision du groupe Les Républicains d'inscrire en premier point de l'ordre du jour de cette première niche parlementaire témoigne tout simplement de l'importance capitale que nous accordons au devenir de notre agriculture, car nous mesurons l'urgence de la situation, le poids des attentes, la place que tient notre agriculture dans notre économie et dans le devenir de notre monde rural et de l'aménagement de notre pays.
Faire partager ces convictions a été la gageure de ces dernières semaines. Je tiens tout d'abord à remercier ici toutes celles et tous ceux qui y ont contribué : les nombreux collègues avec lesquels nous avons travaillé, les structures et instances auditionnées, qui ont partagé la majorité des axes suggérés, les administrateurs de l'Assemblée nationale, sous l'égide de Jean-Pierre Camby, les représentants et acteurs locaux de mon département de l'Aveyron. Je salue également tous les collègues, tous bords politiques confondus, qui ont témoigné de l'intérêt pour ce texte la semaine dernière en commission des affaires économiques. Enfin, je vous remercie, monsieur le ministre, de l'écoute que vous avez su m'apporter lors de nos échanges à ce sujet.
Le moment est aussi potentiellement décevant, car, malgré tous ces efforts, le déroulement des travaux de la commission des affaires économiques la semaine dernière a été particulièrement révélateur de l'inconfort dans lequel vous place cette exigence folle de faire primer l'approche politicienne, que vous avez décriée, sur la dimension constructive que vous avez louée.