Permettez-moi tout d'abord de vous remercier, monsieur le rapporteur, de l'occasion que vous m'offrez de venir devant vous aujourd'hui, dans cet hémicycle que j'affectionne particulièrement, pour échanger sur les voies et moyens à mettre en oeuvre pour restaurer la compétitivité de notre agriculture.
Votre proposition de loi, monsieur le député, est le fruit, je le sais, d'un long travail, à la fois sur les bancs de l'Assemblée nationale et sur le terrain, dans votre circonscription de l'Aveyron, que j'ai visitée tout récemment.
Monsieur le rapporteur, je partage votre constat. Oui, nous devons nous employer à retrouver la compétitivité de notre agriculture, de la ferme France, mais pas à n'importe quel prix. Il faut le faire pour l'excellence agricole et alimentaire française. J'ai l'optimisme de la volonté, et je veux qu'il essaime. Ce ne sont pas que des mots ; c'est aussi un état d'esprit, celui des États généraux de l'alimentation. J'y reviendrai dans un second temps.
Je commencerai par le constat. La situation, nous la connaissons tous. La course effrénée aux prix bas est destructrice d'emplois, destructrice de valeur, destructrice de notre environnement. Elle empêche nos filières de s'adapter aux évolutions nécessaires pour répondre aux attentes des consommateurs et rester dans la compétition mondiale. Le bon prix, c'est le prix juste, le prix responsable ; ce n'est pas mécaniquement le prix le plus bas.
Nous traversons une profonde crise des installations et nous aurons à relever dans les dix prochaines années un énorme défi, celui du renouvellement des générations. Heureusement, les vocations sont encore nombreuses, et tous les déplacements que j'ai effectués, notamment le mois dernier aux Terres de Jim dans l'Oise, en attestent. J'y ai vu beaucoup de jeunes qui souhaitent embrasser ces belles carrières qu'offrent l'agriculture et ses filières.