Monsieur le député, vous nous interpellez au sujet de l'incendie de la sculpture dite de la main jaune qui se trouvait à l'entrée nord de la ville de Châtellerault. Effectivement, cet acte a été commis au moment de l'évacuation du rond-point à la demande du préfet. L'enquête est en cours. Mais je peux déjà vous dire que l'acte met en cause la création d'un artiste, celle de cette oeuvre d'art qui appartenait à tous les habitants de la commune et à toutes celles et tous ceux qui, à Châtellerault, passaient à ce rond-point – qui, en somme, faisait partie de l'histoire collective du territoire.
Or quand on en vient à attaquer des oeuvres d'art, souvent par iconoclasme, par vandalisme, pour détruire, on oublie la liberté de création et, au fond, la liberté tout court. On l'a vu au cours de notre histoire ; on a vu, par exemple, comment les talibans ont attaqué les bouddhas géants de Bâmiyân, en mars 2001. Nous avons souvent aussi, à propos de l'art contemporain, des débats qui vont jusqu'au geste, un geste qui conduit à la destruction.
Je vous garantis, monsieur le député, que l'enquête sera menée à bien. Elle doit nous permettre de savoir qui sont les auteurs de l'incendie et de la destruction de l'oeuvre. Mais vous avez raison : maintenant, il faut passer à autre chose – au débat, à la concertation, au dialogue.
C'est tout le sens du grand débat national que le Président de la République a proposé et sur lequel vous nous interrogez. Il doit avoir lieu au plus près du terrain, avec tous les acteurs : les gilets jaunes, bien sûr, mais pas seulement. Des habitudes de vie sont nées sur les ronds-points, elles ont créé du lien, elles sont en elles-mêmes essentielles pour celles et ceux qui en ont fait l'expérience et qui doivent pouvoir se retrouver dans l'échange, dans la discussion – au fond, dans la démocratie. Car la démocratie ne vit jamais de la violence : elle vit toujours du débat.
Le 21/12/2018 à 22:04, Laïc1 a dit :
Des débats sans référendums, c'est de la pure absurdité.
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