Le modèle organise une course à la compétitivité. Les agriculteurs sont sommés de s'agrandir ou de disparaître, ainsi que de produire toujours plus et moins cher pour pouvoir rivaliser avec des pays aux normes sociales et environnementales inférieures aux nôtres. Ils sont encouragés à devenir exportateurs et à nourrir le monde sans considération pour l'économie des pays en développement ni pour l'environnement.
Ce modèle, qu'on prétend fondé sur la régulation par le marché ou régi par une main invisible ajustant l'offre à la demande, écrase en réalité nos agriculteurs et favorise les grands propriétaires. En outre, il détruit l'emploi : 40 000 exploitations ont disparu entre 2010 et 2013, tandis que l'emploi agricole a diminué de 22 %.
Ce modèle productiviste n'est pas durable : hautement carboné, polluant, puisqu'il utilise des pesticides comme le glyphosate, il détruit la fertilité des sols et n'envisage la protection de l'environnement que comme un coût économique, alors que – nous le constatons tous les jours – elle n'est pas négociable. C'est pourquoi nous sommes favorables à l'inscription dans la Constitution de la règle verte, selon laquelle le respect de la nature prime sur l'intérêt économique.
Dans ce modèle, l'intervention publique est défaillante.