Intervention de Christophe Castaner

Séance en hémicycle du mercredi 19 décembre 2018 à 15h00
Questions au gouvernement — Soutien aux forces de l'ordre

Christophe Castaner, ministre de l'intérieur :

Madame la députée, nous étions lundi matin ensemble, à Nanterre, pour rencontrer nos forces de sécurité – policiers et gendarmes – qui gèrent la plateforme Pharos – plateforme d'harmonisation, d'analyse, de recoupement et d'orientation des signalements – qui permet de dénoncer des escroqueries, des faits de pédodélinquance ou de terrorisme, repérés sur internet, et ainsi de mettre un terme à leur propagation en ligne. Nous avons pu constater ensemble l'efficacité de nos forces de l'ordre – que chacune et chacun ici voit dans sa circonscription, au quotidien comme lors d'explosions de violence. Ainsi, à l'instant où je vous parle, à Vaison-la-Romaine, une personne a tiré sur trois autres ; il s'agit manifestement d'un événement de droit commun.

Nous connaissons ce caractère essentiel ; nous savons aussi – Éric Ciotti l'a dit hier ici même – que, depuis de longues années, le budget qui leur est alloué n'est pas ce qu'il devrait être, au regard des missions qui leur sont confiées mais aussi de l'aggravation des tensions que nos forces de l'ordre subissent au quotidien : notre société devient de plus en plus violente et elles en font les frais. Nous l'avons bien vu lors des manifestations dites « des gilets jaunes » ; nous le voyons tous les jours.

Nous devons donc agir. C'est la raison pour laquelle vous avez voté cette nuit un budget de la sécurité en augmentation de 3,5 % ; en deux années, nous aurons dégagé un peu plus de 1 milliard d'euros supplémentaires. Notre politique, c'est l'embauche de 10 000 gendarmes et policiers supplémentaires dont notre pays a besoin.

Nous pouvons même penser que cela peut ne pas suffire. Mais nous devons aussi faire avec la réalité budgétaire.

Il y a des situations qui ne sont pas acceptables : celle de la dette d'heures supplémentaires en fait partie. Plusieurs années de cumul aboutissent aujourd'hui à une dette de 275 millions d'euros. Nos policiers partent parfois plusieurs années à la retraite avant l'âge ! C'est la raison pour laquelle, avec Laurent Nunez, j'ai proposé de travailler dans les trois mois à venir avec les organisations syndicales pour trouver un protocole de sortie. Nous étudierons toutes les pistes que vous avez évoquées. Nous devons, en plusieurs années, trouver une solution de sortie.

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