Je souhaiterais d'abord, monsieur le président, vous donner acte du fait que les services de l'Assemblée n'étaient pas en congé au moment du dépôt de la proposition de loi, et que le décalage entre le moment de ce dépôt et l'enregistrement vient du fait qu'il y a eu l'étape de la recevabilité financière, dont je souligne d'ailleurs qu'elle n'a suscité aucune remarque – la proposition est donc équilibrée.
Je voudrais dire trois choses au groupe majoritaire. Par cette motion de rejet, vous vous privez du soutien précieux des oppositions et de notre groupe, dont vous aurez besoin sur bon nombre de sujets. Je n'en citerai que deux.
Sur l'évolution des rapports entre producteurs, transformateurs et distributeurs, le bras de fer est engagé avec certains acteurs de la grande distribution, et le soutien de notre groupe parlementaire dans cette modification sera à mon avis indispensable.
Sur le sujet de la prédation, la France va devoir peser de tout son poids pour qu'on résolve cette difficulté majeure que rencontrent nos éleveurs, et je pense que nous avons à coeur de le faire ensemble.
Enfin, l'étendue de la proposition de loi n'est pas superposable à celle des EGA : il y a des sujets qui échappent aux EGA, en particulier celui de la transmission des exploitations, sur lesquels nous sommes très attendus. Vous avez tort de ne pas permettre au moins leur examen.
Je voudrais enfin terminer en vous remerciant, monsieur le ministre, pour l'ouverture d'esprit dont vous faites preuve pour que nous puissions travailler ensemble sur le texte qui sera proposé par le Président de la République.
Je veux souligner aussi, au moment où nous allons voter sur votre motion, que cette posture de l'exécutif détonne singulièrement avec celle du groupe majoritaire à l'Assemblée. Je comprends d'autant moins la façon dont la majorité se comporte ici avec ses oppositions de manière récurrente, au fur et à mesure de l'examen des textes.