Monsieur le ministre, vous avez affirmé à plusieurs reprises que votre objectif était d'enrayer la baisse de fréquentation des établissements d'enseignement agricole, un objectif que nous partageons. Néanmoins, face aux choix budgétaires du projet de loi de finances pour 2019 et au double impact des dispositions de la réforme du lycée et de celles de la loi pour la liberté de choisir son avenir professionnel, le groupe Socialistes et apparentés s'associe aux doutes et inquiétudes des professionnels de l'enseignement agricole sur les bouleversements induits par ces réformes.
En ce qui concerne le PLF pour 2019, vous avez justifié les suppressions de postes d'enseignants par la baisse des effectifs. Or ces suppressions, qui auront pour conséquence une baisse – ou, au mieux, une stabilisation – de la dotation globale horaire régionale et des établissements, vont créer un cercle vicieux : dans la région Pays de la Loire, par exemple, les services de votre ministère ont refusé toute ouverture de nouvelles classes et de nouvelles filières pour la dernière rentrée. Comment peut-on enrayer la baisse des effectifs en mettant en oeuvre une telle politique ?
Pour ce qui est de la réforme de la formation professionnelle, si l'annonce d'un plan d'accompagnement des établissements publics d'enseignement agricole à hauteur de 650 000 euros sur trois ans est de bon augure, nous sommes en désaccord avec la philosophie de cette réforme qui laisse la formation professionnelle au marché privé, au détriment des centres de formation d'apprentis publics et des lycées agricoles. Ces derniers s'interrogent légitimement sur leur positionnement sur un marché ouvert à la concurrence et les risques induits par la modestie de leurs structures, très souvent situées en milieu rural. Concrètement, comment allez-vous accompagner le développement de leurs activités dans le nouveau cadre de financement ?
Enfin, vous nous avez annoncé un grand plan de communication pour le printemps prochain. Ne pensez-vous pas qu'il arrivera un peu tard, alors que le document actuellement distribué dans les classes de collège et publié par l'Office national d'information sur les enseignements et les professions (ONISEP) n'évoque pas certaines options de l'enseignement agricole, qu'il ne présente presque pas le bac « sciences et technologies de l'agronomie et du vivant » (STAV) et que les premiers salons de l'orientation se tiendront dès le mois de janvier ?