Comme l'a remarqué Mme Piron, je crois avoir déjà répondu à sa question sur l'agro-écologie et le bio : je n'y reviens donc pas. De même, nous avons déjà parlé de « l'agri-bashing ».
En ce qui concerne la plateforme « start-up glyphosate », il y a un débat dans la profession agricole, notamment au sein du syndicat majoritaire, et beaucoup d'entre vous m'ont également interpellé sur cette initiative qui a été lancée récemment par le Président de la République lors d'une visite d'un centre de start-up. L'idée est justement de ne pas faire de « l'agri-bashing », de ne pas montrer du doigt, mais de mettre en avant les bonnes pratiques. Je ne sais pas si vous avez vu le site : il ne pointe pas tel ou tel agriculteur qui utiliserait encore du glyphosate – du reste, ce produit n'est pas interdit dans notre pays pour l'instant : le Président de la République s'est engagé à l'interdire à la fin de 2020. Il a pour but de mettre en avant les endroits où l'on sort du glyphosate.
Parallèlement, la FNSEA a travaillé sur les contrats de solutions. J'ai rencontré cette fédération à plusieurs reprises, et mes collaborateurs le font également une fois par semaine : nous devons faire en sorte d'avancer. Nous aurons alors la plateforme glyphosate et les contrats de solutions. Il ne s'agit pas de faire de « l'agri-bashing », je le répète. Nos concitoyens nous demandent d'avancer dans la transition vers l'agro-écologie, et les paysans le font : c'est un phénomène irréversible. Et pour ce faire, il faut utiliser moins de produits phytopharmaceutiques.
Mais nous l'avons dit très clairement et je veux le redire devant vous : nous ne laisserons personne sans solution. Il n'est pas question de laisser une filière s'effondrer faute d'alternative. C'est pourquoi j'étais ce matin au colloque sur le bio-contrôle, que je crois absolument indispensable. La transition ne consiste pas à remplacer une molécule par une autre : ou sinon, on risque d'attendre longtemps. En revanche, si on peut remplacer le glyphosate par du bio-contrôle, de l'agronomie ou par d'autres produits, on va y arriver. Il faut enclencher la transition. Ne prenez surtout pas cela pour de « l'agri-bashing »; au contraire, il s'agit d'être positif. Il n'y a pas d'exclusivité : tous ceux qui vont avancer dans la transition agro-écologique seront les gagnants et je les soutiendrai.
L'exploitation de Grignon, qui est un atout majeur pour AgroParisTech, continuera à apporter son appui à cet établissement d'enseignement supérieur agricole après le déménagement à Saclay. Le domaine est en vente, mais pas la ferme.