Intervention de Laure Darcos

Réunion du jeudi 22 novembre 2018 à 10h00
Office parlementaire d'évaluation des choix scientifiques et technologiques

Laure Darcos, sénatrice :

- Je suis un peu juge et partie puisque je suis une maman qui a « essuyé les plâtres » de Parcoursup, comme je l'ai déjà dit en audition à la ministre, Mme Vidal.

Je voudrais rappeler en préambule que notre commission des affaires culturelles du Sénat avait trouvé incongru de développer Parcoursup avant de réformer le Baccalauréat et que, bien évidemment, il aurait été, dans l'absolu, souhaitable que cela se fasse dans l'autre sens, car la réforme du Baccalauréat devrait avoir mécaniquement des incidences sur l'orientation de nos futurs bacheliers. Mais le tirage au sort de l'année dernière avait été inadmissible et il fallait réformer APB.

Je voudrais une fois de plus féliciter tous ceux qui ont contribué à cette nouvelle plateforme car il n'y a pas eu de dysfonctionnements notables. En revanche, pour l'avoir pratiquée en tant que mère d'un bachelier, il y a une réelle difficulté – je ne sais pas si c'est algorithmiquement qu'on pourra la résoudre – avec les dispositifs d'orientation, car chercher sur Internet les différentes filières et les différents choix possibles pour établir les dix voeux de chaque lycéen est un véritable casse-tête.

J'ai beaucoup pensé aux nombreuses familles qui ont dû se trouver un peu perdues. Il faudrait élaborer un dispositif permettant des pré-inscriptions afin de faire découvrir de nouvelles filières aux futurs bacheliers. Je ne sais pas qui pourra répondre sur ce sujet, mais il me semble que ce serait une piste intéressante.

J'ai notamment constaté plusieurs lacunes. Par exemple l'année de lycée faite à l'étranger a pu être été comptabilisée comme une année de redoublement. Comme vous le disiez tout à l'heure, certains parcours personnalisés n'ont pas été correctement pris en compte. Ce n'est pas une critique parce que la première année n'est jamais très simple, mais il me paraît essentiel que le fait de passer une année à l'étranger soit vu comme un avantage plutôt que comme l'équivalent d'un redoublement.

Une autre remarque : les professeurs de terminale n'étaient pas assez sensibilisés au fait que leurs appréciations dans les fiches de Parcoursup étaient aussi importantes que les notes. Certains ont fait des appréciations comme ils les auraient écrites sur un bulletin scolaire avec parfois de très bonnes notes, mais des appréciations du type « pourrait mieux faire ». Cela a dû être noté au plan algorithmique comme quelque chose de plutôt négatif. Il faudrait donc faire l'année prochaine une campagne de sensibilisation auprès des professeurs pour que d'une certaine manière, comme cela se fait dans les pays anglo-saxons, les professeurs encouragent leurs élèves au lieu de les pénaliser.

Quant au choix final, je l'ai vu avec les camarades de mon fils, il s'avère très compliqué. Les élèves attendent d'avoir le dernier choix, celui qu'ils souhaitaient vraiment, pour débloquer les autres. Ceux qui attendaient ces choix, débloqués tardivement, ne pouvaient pas non plus se déterminer.

J'ai cru comprendre qu'il n'y aurait pas de nouvelle hiérarchisation, mais que trois choix sur les dix pourraient être mis en exergue. Je ne sais pas comment cela est possible mais il est très important que les familles passent un été serein, en tout cas le mois d'août, et que la plupart des lycéens puissent connaître leur choix définitif fin juillet. C'est important également pour les classes préparatoires.

Notre collègue Pierre Ouzoulias, retenu au Sénat pour un vote, aurait voulu savoir si on va pouvoir rendre publics les algorithmes ou les dispositifs qui ont été mis en place dans les universités.

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