Intervention de Marie-Christine Dalloz

Séance en hémicycle du jeudi 20 décembre 2018 à 9h30
Projet de loi de finances pour 2019 — Motion de renvoi en commission

Photo issue du site de l'Assemblée nationale ou de WikipediaMarie-Christine Dalloz :

Messieurs les ministres, je ne reviendrai pas sur les données économiques que Gilles Carrez a bien exposées tout à l'heure, ni sur les arguments qu'il a défendus lors de la présentation de la motion de rejet préalable.

Je voudrais revenir, plus concrètement, sur certaines mesures. Le Président de la République a récemment annoncé, lors de sa grande allocution à la télévision, qu'il a compris le message des gilets jaunes et qu'il ferait preuve d'un peu plus d'humanité. C'est du moins ce que nous espérions : qu'il soit moins distant vis-à-vis des Français. Force est de constater que ce message, destiné à l'ensemble de nos concitoyens, n'a pas été appliqué ici à l'Assemblée nationale.

Vous, messieurs les ministres, comme vous, mesdames et messieurs les membres de la majorité, vous avez une vraie difficulté à entendre les oppositions. Il suffit de regarder certaines mesures, comme celle qui concerne les CCI. Vous ne pouvez pas dire que la solution retenue en la matière soit satisfaisante ! Avec les réductions des taxes affectées aux centres techniques industriels, vous porterez atteinte à la compétitivité d'entreprises appartenant à des filières innovantes. Par la taxe d'assurance sur les contrats de crédit, qu'il s'agisse de crédits immobiliers ou de crédits à la consommation, vous ponctionnerez 600 millions d'euros sur les ménages. Ce n'est pas une mesure de pouvoir d'achat, loin s'en faut ! Enfin, en matière de transition énergétique, vous avez refusé nos amendements tendant à prendre en compte les carburants d'origine agricole.

Vous avez balayé toutes ces propositions d'un revers de main. Encore une fois, c'est une erreur, car la crise que connaît notre pays est profonde. Il ne suffit pas de dire que vous l'entendez : il faut prendre des mesures concrètes pour en sortir. Cette crise traduit un sentiment de déclassement, un sentiment d'abandon : c'est ce que ressentent les habitants des territoires ruraux. Or ce projet de loi de finances ne comprend aucune mesure en faveur des territoires ruraux, loin de là.

Le groupe Les Républicains ne votera toutefois pas cette motion de renvoi en commission, car ce n'est pas la solution.

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