C'est ce qui a fait naître le grand mouvement de contestation sociale que nous connaissons.
À La Réunion, ce mouvement a été ample et fort : vous avez décidé d'y répondre en envoyant les CRS, avec des gaz lacrymogènes et des grenades. Puis vous avez parachuté une ministre : elle a annoncé des mesures déjà votées, en croyant que les créoles resteraient calmes !
Dans ce budget, il manque beaucoup, beaucoup d'investissements. Je ne prendrai que l'exemple du budget de la mission « Outre-mer », que vous avez annoncé en hausse de 10 millions d'euros. Très bien, mais c'est un mensonge, et vous le savez ! Rapporté à l'inflation et à l'augmentation de la population, le budget n'augmente pas ; pire, il baisse de 1,2 % par rapport à l'an dernier ! Pour rester à niveau, il manque 25 millions d'euros.
Rien sur le logement ; rien sur la qualité de l'eau ; rien sur l'accompagnement de nos personnes âgées ; rien sur la formation et l'emploi des jeunes. ; rien sur la pauvreté et le chômage généralisés ; rien sur l'accès à la santé ; rien sur la protection de notre environnement ; rien pour relancer l'économie.
À la place, vous avez décidé de totocher l'abattement fiscal, de totocher les entreprises en supprimant la TVA non-perçue récupérable, de totocher les aides sur les logements sociaux, et j'en passe. Malgré cela, l'outre-mer restera debout, libre de penser et d'agir en son âme et conscience.
En prononçant ce mot, libre, je ne peux qu'adresser une pensée profonde à mon île, La Réunion. Nous sommes aujourd'hui le 20 décembre 2018.
Le 20 décembre 1848, il y a 170 ans, La Réunion connaissait en effet l'abolition de l'esclavage. En cette date anniversaire…