Ces dernières semaines, en même temps que la colère s'exprimait en France, j'ai tiré le fil des années passées : le centre-ville devenu désert de Varennes-sur-Allier où mes grands-parents avaient leur charcuterie, alors qu'y a plus de vingt ans, il était encore bien animé ; le souvenir de cette campagne de Haute-Loire où je passais mes vacances chez mes grands-parents maternels à Soubrey, lieu-dit de Salettes, commune de 140 habitants où il n'y avait déjà plus de services publics ; je me souviens aussi de Châtel-Montagne, en Montagne bourbonnaise, déserté par ses artistes il y a déjà quelques années. Ces territoires où sont mes racines, où je suis née, où j'ai grandi, ne sont pas la France oubliée : ils sont la France, celle qu'on aime, si diverse par sa géographie et par ses habitants,