Je ne sais pas si j'ai compris la colère des Français, mais ce que je sais, c'est que je l'ai ressentie.
Je ne saurais dire si cette colère ressemble, de près ou de loin, à cette colère que j'ai également ressentie lorsque j'ai pris conscience de la différence d'accès à la culture entre la ruralité et la ville, de la différence entre le niveau de la formation dispensée par les universités parisiennes et celles de province, et lorsque j'ai pris conscience que même si on travaillait dur, la liberté n'était pas toujours acquise et que les conditions de travail n'étaient pas les mêmes pour tous : j'avais parfois l'impression que le débat démocratique m'échappait.
J'ai transformé cette colère, ma colère, en un engagement, d'abord associatif, puis politique : je me suis alors engagée en faveur d'un projet qui m'a semblé proposer des réponses en vue de réduire les inégalités à la base, afin que chacun reprenne le pouvoir sur sa vie et prenne ses responsabilités en main.