Tout d'abord, je voudrais vous remercier, monsieur le ministre de l'action et des comptes publics, pour vos annonces relatives à l'open data, notamment pour la possibilité d'accès à Chorus offerte à tous les parlementaires.
Nous avons entamé le marathon budgétaire le lundi 24 septembre. À cette date, vous n'imaginiez pas, messieurs les ministres – et nous non plus – , que nous nous retrouverions dans la situation actuelle et que le texte du budget pour 2019 aurait connu pareille évolution. Entre-temps, la colère des Français, expression d'un malheur social qui ne date pas d'hier, a explosé et vous avez dû concéder nombre de changements. L'orthodoxie budgétaire des 3 % de déficit, dont vous et vos collègues du Gouvernement ne cessiez de ressasser la règle, a été finalement abandonnée. La hausse de la taxe carbone fait désormais partie du passé, alors que M. de Rugy avait affirmé ici que le Gouvernement n'y renoncerait jamais. La revalorisation du chèque énergie, le retour de l'isolation des fenêtres dans le champ du crédit d'impôt pour la transition énergétique, c'est-à-dire nos propositions, refusées hier, sont aujourd'hui proposées par le Gouvernement et sa majorité, et c'est tant mieux.
Je pourrais continuer la litanie de mesures ou de prises de positions à propos desquelles le Gouvernement a changé d'avis en l'espace de deux mois. Vous nous expliquerez sûrement qu'il s'agit non pas de revirements, mais d'une politique trop subtile que seules des personnes trop intelligentes comme Gilles Le Gendre ont la capacité de comprendre.