Permettez-moi également de vous rappeler que, malgré la virginité dont vous vous targuez, un grand nombre des responsables actuels étaient précédemment en place, à commencer par le Président de la République, qui fut l'architecte économique du Président Hollande avant d'en être son puissant ministre de l'économie. Ce mépris, qui explique largement la colère, la population n'est pas la seule à en souffrir. Depuis dix-huit mois, la subissent aussi toutes les oppositions dans cet hémicycle et les partenaires sociaux. Ceux-ci ont récemment retrouvé le chemin de l'Élysée, et nous ne pouvons que nous en réjouir.
C'est en cela, chers collègues de la majorité, que vous avez péché. Cette colère qui monte depuis des mois, nous l'avons perçue. De questions d'actualité en questions d'actualité, nous vous alertons sur l'injustice de l'augmentation de la CSG, de la pression fiscale toujours trop forte, de la fracture territoriale toujours grandissante, du dérapage des comptes publics, des femmes et des hommes qui, face à la baisse du pouvoir d'achat, n'arrivent plus à finir les mois.
Durant tous ces mois, non seulement nous vous avons mis en garde, mais nous vous avons également fait d'innombrables propositions, de loi ou d'amendements. Las ! de mesure de bon sens en mesure de bon sens, nous n'avons essuyé que des refus dogmatiques. Pire, vous avez refusé le simple débat, adoptant, à chaque discussion d'une proposition de loi issue de l'opposition, une motion de rejet.