Ce projet de loi, d'après son titre, comprend des « mesures d'urgence économiques et sociales ». Vous avez donc attendu le 18 décembre 2018, date de sa présentation en conseil des ministres, pour découvrir l'urgence économique et sociale de notre pays !
Bizarrement, il vous a fallu moins de temps pour donner des chèques fiscaux aux Français disposant des patrimoines les plus élevés. Je pense à la suppression de l'ISF, qui représente, pour chacun du 1 % des Français possédant les patrimoines les plus importants, un gain de 71 000 euros. Je pense aussi aux 120 millions d'euros d'avantages que vous avez donnés, en l'espace de dix secondes, aux détenteurs de stock-options. Je pense enfin à ce qui s'est passé le 16 novembre dernier, lorsque vous avez tenté, au moyen d'un amendement parlementaire, de défiscaliser complètement la prime d'impatriation des traders londoniens.
Mesdames les ministres, votre prise de conscience de l'urgence économique et sociale est à géométrie variable : dix-huit mois pour vous apercevoir de la situation de tous les Français, mais moins de trois mois pour défiscaliser celles et ceux qui ont les patrimoines les plus élevés !