Nous abordons la question de la prime exceptionnelle désocialisée et défiscalisée, qui peut éventuellement concerner beaucoup de personnes et dont le montant peut aller jusqu'à 1 000 euros. Or votre projet pose plusieurs problèmes.
Premièrement, il reste optionnel. Beaucoup d'employeurs pourront ainsi faire le choix de ne verser aucune prime et de garder l'argent soit pour la trésorerie, soit pour les dividendes.
Deuxièmement, cette prime risque d'influencer les résultats des négociations salariales. Les salariés qui toucheront une prime au mois de décembre risquent de bénéficier d'une moindre revalorisation salariale en janvier. Il n'y a pas de garde-fou, c'est pourquoi nous proposerons un amendement visant à en créer.
Troisièmement, cette prime ne concerne pas les fonctionnaires. Pourquoi donc ? Voilà bien un gouvernement radin qui demande aux autres de donner ! La fonction publique, notamment outre-mer, est un employeur important, et, mesdames les ministres, vous avez la responsabilité de montrer l'exemple. Les employés de l'État doivent aussi bénéficier d'une prime que vous pourriez, afin de mettre fin à cette injustice, intégrer le plus rapidement possible dans un projet de loi de finances rectificative.
Nous avons encore beaucoup de critiques à formuler à l'encontre de cette mesure, mais je conclus en remarquant qu'il ne s'agit pas d'une solution de long terme. Cela fait des dizaines d'années que le pouvoir d'achat est au centre des inquiétudes des Français, mais vous y répondez de façon non pérenne et bien trop partielle. C'est regrettable.
Vous avez les moyens de faire beaucoup mieux si vous le voulez. Tout est question de volonté politique.