Monsieur l'ingénieur général, nous avons travaillé, avec mon collègue Olivier Becht, sur les enjeux de la numérisation et nous partageons les mêmes inquiétudes quant à la résilience globale du pays.
Avec 200 000 mètres cubes de stocks stratégiques pour les carburéacteurs et 800 000 mètres cubes de consommation annuelle, nous avons un trimestre devant nous – à périmètre inchangé. En cas de crise, on peut imaginer que nous aurions davantage de besoins militaires et que les forces de sécurité intérieure et de secours seraient également demandeuses de carburant, sans parler de l'augmentation de la consommation de 20 % que vous venez d'évoquer.
Je n'insisterai pas sur le niveau des stocks, que chacun appréciera, mais j'aimerais solliciter votre avis sur deux pistes de réflexion.
Tout d'abord, ne pourrait-on travailler avec des acteurs pétroliers, dans le cadre de partenariats public-privé, pour mutualiser des stocks ? J'étais lundi dernier avec des responsables de Sanofi Pasteur qui m'ont expliqué qu'il y avait en France, pour les vaccins, un stock militaire et un stock civil, alors que les Anglo-Saxons, de manière beaucoup plus pragmatique, constituent des stocks communs.
Ensuite, comme vous le savez, nous avons voté une loi interdisant la production d'hydrocarbures d'ici 2040 en France. Notre pays produit chaque année environ 1 million de tonnes de pétrole, ce qui correspond à 1 % de nos importations, mais aussi à 100 % de nos besoins militaires. Ce stock, que nous avons sous les pieds, ne pourrait-il pas constituer un stock stratégique ultime ?