Votre intervention, monsieur le délégué interministériel, vient parachever un cycle de présentation de la stratégie nationale de prévention et de lutte contre la pauvreté, d'abord par le Président lui-même, mais également par certains de nos collègues, puisque Christine Cloarec et Claire Pitollat ont respectivement présenté au Premier ministre un rapport sur le versement de la juste prestation et sur l'accompagnement des bénéficiaires du RSA.
Le groupe du Mouvement démocrate et Apparentés soutient pleinement cette stratégie qui vise à procéder à une transformation en profondeur de notre système de solidarité. Notre pays compte aujourd'hui près de neuf millions de pauvres, soit 14 % de sa population. Je suis élu dans une circonscription où le nombre de pauvres est supérieur de trois points à la moyenne nationale. Ce taux monte à 20 % pour les moins de dix-huit ans. Ce constat n'est pas acceptable et il apparaît plus que jamais indispensable que notre politique solidaire et sociale bascule vers un nouveau paradigme.
Il s'agit de s'éloigner d'un système palliatif, et même préemptif de l'égalité réelle et efficace des chances, pour engager une dynamique de prévention concrète. Le groupe MODEM se mobilise depuis le début de la législature pour que la prévention devienne une priorité, tant en matière de santé que de solidarité. Nous souscrivons donc pleinement aux cinq engagements de la stratégie nationale de prévention et de lutte contre la pauvreté et aux nombreuses mesures qui en découlent.
Nous saluons l'accent mis sur la jeunesse, par l'éducation et la formation, mais aussi grâce à l'accompagnement et à l'émancipation sociale par l'emploi. C'est indéniablement la bonne direction.
En outre, dès l'examen du PLFSS, nous avons pu mettre en oeuvre une des mesures phares de cette stratégie, à savoir la fusion de la CMU-C et de l'aide à la complémentaire santé. Nous voyons bien à quel point des simplifications s'imposent pour parvenir à mener une politique de solidarité cohérente, juste et surtout efficace !
Si cette stratégie est très orientée vers les jeunes publics, qu'en est-il de la précarité des personnes âgées ? Quelles mesures spécifiques sont envisagées ? L'actualité récente nous a montré le lien étroit entre précarité et logement. Quelles passerelles pourront être mises en place avec le Plan quinquennal pour le Logement d'abord ? Quelle sera la place du Conseil national des politiques de lutte contre la pauvreté et l'exclusion sociale (CNLE) dans les dispositifs de cette stratégie ? Enfin, qu'en sera-t-il de l'accompagnement des invisibles qui émergeront avec les mesures mises en place ?