Intervention de Gisèle Biémouret

Réunion du mercredi 14 novembre 2018 à 16h30
Commission des affaires sociales

Photo issue du site de l'Assemblée nationale ou de WikipediaGisèle Biémouret :

La stratégie dévoilée le 13 septembre dernier est ambitieuse et noble puisqu'elle vise à éliminer les causes et les engrenages qui font que l'on tombe de manière durable dans la pauvreté. Nous ne pouvons qu'être d'accord avec cet objectif d'investissement social. Néanmoins, nous nous inquiétons de la segmentation induite par le ciblage de cette stratégie. Pour reprendre la métaphore de Denis Clerc, membre de l'Observatoire national de la pauvreté et de l'exclusion sociale (ONPES), s'attaquer à la racine est une très bonne chose, mais en attendant que les racines alimentent le changement, on oublie les feuilles.

Ma première question concerne le financement de la stratégie. Le projet de loi de finances pour 2019 nous semble nettement insuffisant et très flou. Êtes-vous en mesure de fournir à la représentation nationale un document budgétaire lisible et un ciblage précis et fléché du financement de cette stratégie pour l'année à venir ?

Ma deuxième question concerne la situation des plus démunis, mais pas encore pauvres, et en particulier celle des seniors. Les Petits Frères des Pauvres s'inquiètent qu'ils soient les grands oubliés de cette stratégie ; le récent rapport du Secours Catholique confirme leur précarité croissante, que le reste à charge zéro et l'augmentation du minimum vieillesse ne suffiront pas à enrayer. Le rapport présente un certain nombre de propositions. Qu'en retenez-vous ?

Un autre secteur est oublié : l'aide alimentaire. Dans votre stratégie, elle est limitée au gaspillage alimentaire, aux petits déjeuners à l'école en zones d'éducation prioritaire et aux tarifs sociaux dans les cantines. Mais si les bénéficiaires sont en hausse, les 5,5 millions de crédits du projet de loi de finances 2019 sont en baisse. En outre, nous sommes inquiets concernant les financements européens – une baisse de 3,8 à 2 milliards d'euros est envisagée dans le prochain cadre financier pluriannuel – et la lourdeur des procédures de contrôle pesant sur les structures associatives risque de décourager les bénévoles.

Enfin, ma dernière question concerne le CNLE (Conseil national des politiques de lutte contre la pauvreté et l'exclusion), dont l'action est quasiment paralysée depuis un an. Sous le précédent quinquennat, il se réunissait tous les mois et constituait un lieu d'échanges indispensable. Que se passe-t-il ?

Aucun commentaire n'a encore été formulé sur cette intervention.

Cette législature étant désormais achevée, les commentaires sont désactivés.
Vous pouvez commenter les travaux des nouveaux députés sur le NosDéputés.fr de la législature en cours.