Intervention de Brahim Hammouche

Réunion du mercredi 19 décembre 2018 à 13h00
Commission des affaires sociales

Photo issue du site de l'Assemblée nationale ou de WikipediaBrahim Hammouche :

Ce projet de loi répond tout d'abord à l'expression d'une urgence économique sociale et fiscale. Cette exigence, en somme démocratique, dans toutes ses dimensions, de proximité et de lutte contre les inégalités réelles, s'est exprimée de manière exacerbée ces dernières semaines. Une réponse rapide de l'exécutif était attendue. Elle est intervenue à travers les annonces du Président de la République, le 10 décembre.

Ce texte est la traduction législative des diverses mesures proposées. Nous ne pouvons que nous satisfaire de sa présentation aujourd'hui, malgré des délais très contraints. Il s'agit d'un impératif de notre République, de justice sociale, dans ses dimensions d'émancipation sociale. Nous nous devons de favoriser la mise en oeuvre immédiate de ces mesures, afin que les Français en ressentent les résultats concrets dès le début de l'année prochaine.

En donnant la possibilité aux employeurs de verser une prime totalement exonérée de cotisations sociales et entièrement défiscalisée, l'article 1er encourage les entreprises à récompenser la valeur travail, en ciblant les salariés dont les revenus n'excèdent pas trois SMIC nets. Il s'agit d'un premier pas, pour encourager nos entreprises à participer à l'effort de redistribution. Certaines s'y sont d'ores et déjà engagées. C'est une certaine forme de keynésianisme que je ne désapprouve pas, en qualité de démocrate social.

En outre, l'accélération du calendrier de la désocialisation des heures supplémentaires, ainsi que l'introduction de leur défiscalisation auront des répercussions immédiates en termes de gain de pouvoir d'achat pour l'ensemble des salariés, mais aussi pour les fonctionnaires, les travailleurs indépendants et les agriculteurs.

Enfin, les députés du Mouvement Démocrate et apparentés se réjouissent de la suppression de la hausse de 1,7 point de la CSG pour les retraités dont les revenus sont inférieurs à 2 000 euros pour une personne seule et à 3 000 euros pour un couple. Cela fait un an que nous alertons le Gouvernement sur la nécessité de ménager les retraités modestes. Ce sera chose faite, puisque près de 5 millions d'entre eux repasseront à un taux de CSG de 6,6 % en 2019.

Ce projet de loi doit servir de base à une réflexion plus large sur la justice fiscale, mais aussi sur la justice salariale : chaque Français doit pouvoir vivre correctement de son travail, avec un salaire décent.

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