L'AdCF a produit, au mois de juillet, un document – analyses et propositions – concernant la cohésion territoriale. Nous l'avons intitulé « Cohésion territoriale : la nécessité d'une vision, le temps d'une nouvelle ambition. » Nous ne devons pas occulter la réalité des différences et des diversités de nos territoires.
Quand nous parlons de cohésion, il est indispensable de parler également de coproduction ; il convient d'associer les élus locaux et l'ensemble des acteurs du territoire de façon à pourvoir répondre aux enjeux territoriaux, d'aujourd'hui et de demain. Lorsque nous parlons de cohésion, il est indispensable d'avoir une vision la plus globale et la plus prospective possible.
Mme Nathalie Bassire a évoqué le problème du numérique à La Réunion. Je serais bien incapable d'y apporter une réponse, mais qui pouvait prévoir, il y a dix ans, cette accélération du temps lié au numérique ? Une accélération touchant tous les acteurs, qu'ils soient économiques, institutionnels ou des particuliers. Nous devons tenir compte de cette réalité : le numérique est l'une des raisons pour lesquelles nous n'avons pas de cohésion sur les territoires. Certaines communautés rurales ou « rurbaines » – puisque nous inventons de nouveaux mots – doivent payer elles-mêmes leur accès au numérique. Il s'agit bien d'une forme de non-cohésion.
Par ailleurs, l'État devra être en capacité de définir les grandes priorités de l'action publique dans les territoires. Et l'ANCT pourrait, non seulement être un outil de pilotage de ces politiques territoriales, mais également travailler sur la notion de cohérence et de cohésion.
Enfin, s'agissant du grand débat, je ne peux que me joindre aux propos de M. Pierre Jarlier, sur la forme comme sur le fond. Nous devrons cependant nous poser un certain nombre de questions et les assises territoriales pourraient nous permettre de trouver quelques réponses en matière d'organisation républicaine territoriale.
S'agissant des cibles prioritaires, madame Yolaine de Courson, je vous donnerai non pas la position de l'AdCF mais la mienne. Je suis toujours gêné lorsqu'une telle liste est établie sans qu'un diagnostic précis ait été réalisé au préalable et sans que l'ensemble du territoire ait été consulté.
Nous devons, tout d'abord, définir une vision globale, ensuite les besoins et, enfin, lister les cibles prioritaires. Sinon, nous risquons d'agir par rapport à des ressentis ou parce que certains parlent plus fort que d'autres.
Enfin, quant à l'ingénierie, je suis partisan d'une mise en réseau afin de faire collaborer l'ensemble des compétences. Certaines existent déjà dans bon nombre de nos territoires, il nous reste à identifier celles qui nous manquent et à mettre en oeuvre les solutions pour boucher les trous de la raquette...