Monsieur le ministre de l'agriculture et de l'alimentation, je me permets d'appeler votre attention sur une situation d'urgence. Les agriculteurs de la filière céréalière de la région PACA m'ont interpellée pour me faire part de leur grande inquiétude. Ils ont en effet été sinistrés par une période de quatre mois de grande sécheresse continue, suivie d'une pluviométrie dense au printemps, alors que la culture du blé n'a pas besoin d'eau à cette période. Après cet épisode d'aléa climatique, leurs cultures se sont dégradées en quantité comme en qualité. Or, comme vous le savez, les exploitations de céréales ne sont pas couvertes par le fonds de calamité agricole et ne sont donc pas éligibles aux assurances.
Ce constat est accentué par la situation d'un territoire à l'écosystème dense et fragile. En effet, la Camargue est une terre spécifique, rendue difficile à exploiter par le phénomène de la salinisation, les remontées de sel rendant les terres inutilisables. Il s'agit cependant d'un écosystème riche par sa biodiversité, d'où l'importance primordiale de conserver les exploitations existantes pour éviter de laisser tomber en friche ces terres indispensables au fragile équilibre entre le développement agricole et l'élevage.
Par ailleurs, les industriels pastiers et semouliers s'inquiètent de la diminution de l'approvisionnement local, alors qu'ils sont fortement impliqués dans le plan de relance blé dur de FranceAgriMer, dont l'objectif était d'enrayer la régression de cette culture.
Enfin, la production céréalière régionale alimente une grande usine de production de pâtes du département et les emplois de ce géant du secteur agroalimentaire pourraient être menacés, pénalisant ainsi l'économie de notre région.
Je souhaiterais donc obtenir, monsieur le ministre, des précisions sur la démarche que vous entendez adopter, face à cette situation urgente, pour répondre rapidement aux besoins de nos agriculteurs, qui se trouvent démunis devant ces pertes conséquentes.
Je me permets également de solliciter la déclaration d'un état de catastrophe naturelle, avec prise en considération de leurs demandes d'allégement des charges, afin de les aider à traverser cette crise. Cela a déjà été fait pour la filière arboricole, qui a reçu une aide étatique lors de la période de gel. Si les céréaliers ont toujours fait face seuls aux aléas climatiques, cette situation est inédite pour eux.