Nous sommes saisis d'un texte dont la ministre Loiseau annonçait ce matin sur les ondes du service public qu'il allait être voté ; je vais tout de même tenter de faire entendre une autre voix.
L'actualité d'hier outre-Manche nous rattrape, comme le nouvel épisode d'un mauvais vaudeville à rebondissements qui, selon les promoteurs de l'Europe libérale – qui sont en même temps les fossoyeurs des peuples européens – , doit impérativement s'achever par l'un ou l'autre de ces deux épilogues : soit un Brexit dur et punitif, sans accord, pour apprendre à vivre à ceux qui se rebellent ; soit, mieux encore, un abandon du Brexit qui signifierait « votez toujours, cela ne sert à rien ». Bref, il s'agit de tout faire pour que ne soit pas respecté un vote démocratique exprimé au sein de l'Union, et pour expliquer que les référendums sont inutiles – par les temps qui courent, c'est risqué ; on connaît la chanson : remember 2005 !
Ce matin, c'étaient des larmes de crocodile qui coulaient sur des sourires en coin à l'annonce du rejet massif par le Parlement britannique de l'accord inacceptable que la Commission européenne veut infliger à un peuple désireux de divorcer pour faute, afin de le contraindre soit à rester, soit à partir humilié. Voilà l'image que l'Europe nous offre ! Et, pour parvenir à ses fins, tout est bon : la menace des foudres de l'enfer en cas d'absence d'accord, les prolongations de supposées négociations pour faire durer la menace de l'épée de Damoclès, la remise en cause par un chef d'État – en l'occurrence, le nôtre – de la légitimité du référendum au motif que les électeurs britanniques, proclame-t-il, auraient été manipulés. De quoi je me mêle ? Ce référendum n'a été ni plus ni moins manipulé que ne l'ont été les électeurs lors de notre élection présidentielle !