Monsieur Lejeune, il est aujourd'hui quasiment impossible de réhabiliter les fusillés pour l'exemple d'un point de vue juridique. En revanche, la réhabilitation mémorielle est en cours. Je vous renvoie notamment au site internet « Mémoire des hommes », qui aborde très concrètement le sujet. Le musée de l'armée consacre pour sa part une salle très riche aux fusillés de la Grande Guerre, et la Mission du Centenaire a soutenu de nombreuses initiatives – téléfilm, exposition…
Le président Hollande a évoqué, en 2017, au Chemin des Dames, les fusillés pour l'exemple. On n'en parlait pas ; on en parle désormais, et c'est déjà une réhabilitation.
Monsieur Bazin, vous m'interrogez sur les perspectives budgétaires. C'est une bonne question… J'aimerais en effet établir une programmation, plutôt que de négocier des mesures chaque année. Je souhaite plus d'équité et de simplicité, je l'ai dit, et je prendrai le temps d'écouter. Mais, je vous le dis sincèrement : tout ne sera pas possible. Je souhaite travailler avec vous, et avec les associations, à faire évoluer les situations. Je m'efforcerai de négocier un budget qui ne diminue pas autant que ce que pourrait entraîner la baisse démographique.
Sur les pupilles de la Nation, je ne peux pas vous répondre sur-le-champ.
Monsieur Aliot, le plan « harkis » de 2014 avait prévu un ample travail de mémoire, et l'ONACVG y travaille, en particulier sur la question des cimetières. Des plaques ont été apposées dans les camps, par exemple celui de Rivesaltes. Les lieux d'inhumation ont été identifiés. Ce travail doit se poursuivre. Vous avez raison, il est temps d'avancer.
Quant aux résultats du plan « harkis » en matière de formation et d'insertion professionnelle, je n'en suis pas satisfaite. L'insertion dans les fonctions publiques est très faible, notamment dans la fonction publique territoriale : c'est pour l'essentiel la fonction publique d'État qui s'est mobilisée, mais 760 enfants d'anciens supplétifs seulement y ont été recrutés. Ces résultats ne sont pas bons, ce qu'il faut savoir reconnaître.
C'est souvent un problème de compétences qui complique les choses. En accord avec l'ONACVG et Pôle Emploi, nous allons permettre des bilans professionnels et soutenir le retour à l'emploi par des formations.
Nous devons y travailler, ainsi qu'avec les collectivités territoriales, pour les inciter à être plus dynamiques.