De façon générale, le terme de « New Space » a beau être un label commode pour la communication, il désigne bien une révolution industrielle dont les conséquences ne se limitent pas aux aspects de concurrence industrielle. En effet, il a permis d'abaisser les barrières technologiques qui, jusqu'alors, réservaient les infrastructures et les services spatiaux à un nombre restreint de grandes puissances. Et, ce, pas seulement pour des applications civiles ou amicales.
Il en résulte une véritable prolifération des moyens spatiaux. Quelques données en témoignent : aujourd'hui, 60 à 70 des 197 États membres de l'ONU disposent d'au moins un satellite en orbite, et une quarantaine de nations possèdent ou sont en passe de posséder un programme de lanceurs. De même, la croissance du nombre de satellites est exponentielle : on compte aujourd'hui 1 500 engins actifs, et leur nombre devrait atteindre au moins 8 000 dans dix ans. Les orbites s'encombrent également de débris, qui se comptent en dizaines de milliers pour les objets de plus de dix centimètres de diamètre, et en centaines de milliers pour les objets de plus d'un centimètre, qui peuvent suffire à causer de graves dommages à un satellite si l'on tient compte du fait qu'ils se déplacent à 27 000 kilomètres par heure.