Toutes ces raisons nous conduisent à plaider en faveur de l'élaboration d'une stratégie spatiale que nous qualifions de réaliste et d'ambitieuse ‒ l'un n'empêche pas l'autre. Les États-Unis sont d'ailleurs en train d'élaborer une stratégie de défense spatiale, et l'aperçu que nous avons eu de leurs réflexions ne permet guère d'espérer qu'elle soit profondément pacifiste.
Pour être viable compte tenu de nos moyens, une telle stratégie doit être à la fois duale et partenariale. Duale, parce que les infrastructures et les compétences requises pour la défense spatiale sont rares ; nous ne pensons donc pas qu'il faille développer un « CNES militaire » au sein des armées, ou isoler des éléments militaires du CNES au sein d'une direction des applications militaires. Renoncer à la dualité, ce serait créer des redondances et perdre en synergies.