En plus de cet investissement majeur, il nous faudra investir dans certains moyens d'action dans l'espace. Dans un premier temps, les moyens de brouillage, de cyberdéfense et d'aveuglement par laser nous semblent suffisants. Comme je le disais, la dépense n'est pas considérable.
Dans le même souci de demeurer réalistes, nous considérons que d'autres moyens d'action dans l'espace peuvent être développés, dans un premier temps, à titre de démonstrateurs. Nous pensons en cela à des constellations de nano-satellites, peu coûteux, dont une constellation pourrait offrir des possibilités duales intéressantes en matière d'observation. En outre, face au X37 américain, nous estimons qu'il faut soutenir le développement d'une ou plusieurs navettes européennes, notamment via l'Agence spatiale européenne. Trois projets sont déjà en cours de développement. Deux concernent les orbites basses : le Space Start de Thales Alenia Space et le Space Rider de sa branche italienne, déjà soutenu par l'Agence ; un autre concerne les orbites géostationnaires : le Space Tug d'Airbus. Les techniques de rendez-vous dans l'espace que pourraient mettre en oeuvre de tels engins peuvent avoir d'intéressantes applications pour la maintenance de nos satellites ou pour l'action dans l'espace.
Par ailleurs, les pseudo-satellites semblent prometteurs. Le ballon dirigeable Stratobus de Thales Alenia Space ou l'avion solaire Zéphyr d'Airbus, tous deux en cours de développement, ont vocation à demeurer en place pendant plusieurs mois à 20 kilomètres d'altitude. Leur permanence est un atout pour l'emport de tous types de charges utiles, notamment de télécommunications et d'observation.