Le maillage territorial de la Mutualité sociale agricole est assuré au moyen de trente-cinq caisses pluridépartementales réparties sur le territoire métropolitain et, pour ce qui est de l'outre-mer, de caisses générales de sécurité sociale et d'autres instances spécifiques. Au total, nous proposons plus de 600 points d'accueils spécifiques à la MSA, et sommes présents au sein de près de 800 MSAP.
Le modèle de la MSA est fondé sur trois principes fondamentaux, le premier étant celui de la démocratie. Nous organisons tous les cinq ans l'élection de délégués cantonaux, qui eux-mêmes élisent les conseils d'administration des caisses pluridépartementales – qui, à leur tour, élisent le conseil d'administration de la caisse centrale. Ces 25 000 délégués cantonaux jouent tout à la fois le rôle de vigies et d'ambassadeurs dans les cantons ; ils sont formés et animés pour représenter la MSA au sein du territoire où ils sont présents.
Le deuxième principe est celui de la proximité. Nous sommes nativement, par construction, présents dans les territoires et nous devons y rester. Notre approche est évidemment multicanal, comme tous les services publics aujourd'hui : numérisation bien sûr, services internet. Mais pour nous, numérisation ne veut pas dire déshumanisation : nous souhaitons conserver de « vraies » personnes qui parlent à de « vraies » personnes, en toute proximité, et offrir un accueil sur rendez-vous ainsi qu'un accueil défini selon les territoires capables de mobiliser l'ensemble de nos ressources du guichet unique. C'est notre troisième caractéristique : nous sommes en effet opérateurs du service public de la protection sociale dans son ensemble puisque nous couvrons la famille, la maladie au sens de la politique de santé, la retraite et le recouvrement. Le service de protection sociale apparaît à l'évidence comme un attribut de la personnalité citoyenne des populations auxquelles nous nous adressons. Cette logique de guichet unique nous amène à offrir des services complémentaires, soit en opérant pour le compte d'autres opérateurs de service public – nous travaillons pour quelques CAF avec des plateaux d'accueil téléphonique – soit en proposant des offres de service associatif. Nous avons ainsi dans les territoires 220 services associatifs qui interviennent sur un champ très large, de l'aide à domicile à l'accueil de personnes handicapées, en passant par le conseil aux entreprises, l'aide à la santé, la prévention, avec des services spécifiques comme « Agri'écoute » destinés à répondre aux besoins d'habitants des zones rurales aux prises avec des difficultés personnelles.
Notre politique est clairement de maintenir notre présence, y compris physique, dans tous les territoires, en restant fidèles à notre logique de service global qui va de la petite enfance au grand âge. Nous sommes en fait tout à la fois une fabrique et un outil de cohésion sociale et territoriale, au service de l'État et des autres partenaires.
Avec cette organisation très décentralisée, nous avons une caractéristique forte : la capacité d'innover en réponse aux besoins nouveaux. C'est ainsi que la MSA est à l'origine, par exemple, de la création des maisons d'accueil et de résidence pour l'autonomie (MARPA) et des microcrèches en milieu rural où il n'existait pas, jusqu'alors, de réponse adaptée.
S'agissant des maisons de services au public, notre démarche consiste à venir en soutien. Nous pensons qu'il est utile de professionnaliser un certain nombre d'entre elles dans le domaine de la protection sociale. C'est la raison pour laquelle nous avons proposé de déployer cette année, en partenariat avec les autres branches de la protection sociale, une offre spécifique que l'on appelle « MSAP by MSA » qui permet la professionnalisation de la réponse en matière de protection sociale – c'est un métier un peu compliqué sur lequel je reviendrai peut-être tout à l'heure.
Nous sommes favorables à la future agence. Nous pensons que la caisse centrale a un intérêt à être associée à une sorte de conseil d'orientation au niveau national, mais surtout dans les comités départementaux. Il serait très utile que les préfets s'y adjoignent, et que cela soit inscrit dans la loi ou dans les règlements d'application.