Tout d'abord, meilleurs voeux à tous.
Force est de constater que lors de toutes les cérémonies de voeux auxquelles j'ai assisté, un thème est revenu de manière récurrente : le délitement des services publics dans nos territoires ruraux. Les maires nous interpellent sur le fait que nombre de mairies sont aujourd'hui dessaisies de nombre d'attributions – l'établissement des cartes d'identité par exemple.
Ce n'est pas une vue de l'esprit de dire que le compte n'y est plus en matière de services publics, faute de moyens tant humains que financiers, faute d'attractivité, faute aussi d'un maillage de notre territoire, notamment en transports, digne de ce nom. Bon nombre de nos concitoyens se trouvent ainsi de plus en plus isolés ; ce n'est pas un hasard si, dans les cahiers de doléances mis à leur disposition dans les mairies, ils font d'ores et déjà figurer en tête de leurs attentes la nécessité de combler le fossé qui ne cesse de se creuser entre eux et les services publics.
Avant d'aller plus loin, je tiens à nuancer les choses en soulignant que, malgré tout, à l'heure actuelle, certains dispositifs fonctionnent particulièrement bien et permettent de pallier ces fractures. Ainsi en est-il des maisons de services au public, et je me félicite d'ailleurs que la loi de finances pour 2019 préconise leur développement.
Je citerai un autre dispositif mis en place dans le département du Nord, le « relais autonomie », qui passe par les centres communaux d'action sociale (CCAS) et permet à tout citoyen d'avoir accès à l'ensemble de ses dossiers dépendant du conseil départemental, comme l'allocation personnalisée d'autonomie (APA) ou la maison départementale des personnes handicapées (MDPH). C'est une initiative particulièrement intéressante et probante pour notre territoire, puisqu'elle évite les déplacements tout en permettant de suivre efficacement les dossiers en cours. J'aimerais savoir ce que vous pensez d'une telle initiative et si chacune des administrations que vous représentez aujourd'hui serait susceptible de développer des structures de proximité de ce type.
À côté des points positifs, je veux maintenant déplorer plusieurs défaillances. Dans mon territoire comme dans bon nombre d'autres hélas, nous voyons se succéder les fermetures de bureaux de poste. La commune de Honnecourt a vu disparaître La Poste alors qu'elle avait acheté un immeuble pour l'installer, et surtout son distributeur de billets : il ne faudrait pas, comme cela est le cas dans certains pays, que les distributeurs de billets disparaissent en zone rurale. De même, les centres des finances publiques ferment, et même si j'ai bien entendu ce que vous avez dit, monsieur Bruno Parent, je suis inquiet pour l'avenir puisque j'ai entendu parler d'un grand centre départemental. J'aimerais bien pouvoir en discuter avec vous.
Après avoir parlé d'équilibre, parlons de la transparence. Nos élus locaux sont de plus en plus confrontés à un réel manque de visibilité sur l'évolution probable des administrations dans leur territoire. Ainsi, ils se trouvent confrontés, quasiment du jour au lendemain, à des problèmes de fermeture. Il importe, selon moi, de les associer à l'évolution de l'administration.