Pour rebondir sur ce qui vient d'être dit, le débat n'est plus entre Paris et la province – ce débat-là avait cours dans les années quatre-vingt –, mais entre les métropoles et le reste du pays, qui ne se limite pas à la ruralité : il y a aussi, effectivement, des villes moyennes. Nous croyons à la décentralisation par le numérique. Le numérique porte en lui une déconcentration économique assez forte.
Vous avez beaucoup parlé de services publics – c'est évidemment le sujet de ce matin –, mais aussi d'accompagnement des entreprises, notamment par La Poste et la MSA. Je pense vraiment que le service au public, qui est tout autant du service public que du service d'accompagnement économique, est important pour nos territoires. On ne pourra pas faire du service public s'il n'y a pas des facteurs économiques de croissance, notamment des gens qui travaillent dans nos territoires. D'où ma question : comment envisagez-vous le développement des tiers-lieux ? Le Gouvernement a annoncé, pour ce faire, la création d'un fonds de 100 millions d'euros, qui sera d'ailleurs intégré dans l'Agence nationale de la cohésion des territoires. Les tiers-lieux sont aussi des espaces d'accompagnement, où l'on assure le service au public. Grâce à eux, on voit que le numérique n'est pas toujours synonyme de déshumanisation : dans ces endroits, on vient travailler ensemble – c'est le coworking. Comment vous inscrivez-vous dans cette ambition de développer le coworking ? Celui-ci, je le rappelle, se pratique pour moitié en dehors des métropoles. Mais surtout, vos services se parlent-ils dans les territoires ? Je vous le demande car j'ai l'impression que tout ce que vous faites est formidable, mais que vous travaillez beaucoup en silo…