Merci, monsieur le député, d'apporter un éclairage sur ce secteur de la santé qui a été trop longtemps délaissé.
Comme vous le savez, j'ai souhaité, dès mon arrivée au ministère en 2017, faire de la psychiatrie une priorité. J'ai présenté en juin 2018 une feuille de route de la santé mentale et de la psychiatrie comprenant trente-sept mesures, dont je rendrai compte demain devant le Comité stratégique de la santé mentale et de la psychiatrie ainsi que devant le congrès de l'encéphale. Ces trente-sept mesures visent à mieux sensibiliser la population en général sur les troubles de la santé mentale, qui touchent dès à présent un de nos concitoyens sur cinq et qui toucheront probablement bientôt une personne sur quatre dans les pays développés – c'est une tendance qui ne concerne pas que notre pays.
Parmi ces mesures, certaines visent à mieux sensibiliser les professionnels du premier recours. Nous avons ainsi instauré un stage obligatoire en santé mentale ou en psychiatrie pour les internes en médecine générale et, au cours du deuxième semestre de l'externat, pour tous les étudiants en médecine, de façon qu'ils connaissent mieux et puissent mieux repérer et prendre en charge ces troubles. Nous avons aussi récemment reçu des recommandations de la part de la Haute Autorité de santé et des instances sanitaires en vue d'améliorer le repérage des troubles « dys », recommandations qui devraient déboucher sur une restructuration de notre offre de soins, avec des centres de recours pour l'évaluation de ces troubles et leur prise en charge.
Vous avez évoqué la question budgétaire. Si la réforme ne se réduit bien évidemment pas à cela, j'ai souhaité, dès mon arrivée, sanctuariser les budgets de la psychiatrie. Ce fut le cas en 2018 et cela le sera encore en 2019. Il y aura en outre une réforme de la tarification de la psychiatrie en vue de la rendre plus attractive. Nous avons accru le nombre de jeunes médecins en formation en pédopsychiatrie pour qu'il y ait une offre supplémentaire, vu que tous les territoires ne sont pas couverts. Enfin, nous avons annoncé une enveloppe de 50 millions d'euros dès cette année pour la psychiatrie ainsi que la création d'un fonds d'innovation en psychiatrie de 10 millions d'euros pour l'année 2019.