Ces amendements ont trait à la formation des forces de l'ordre. J'en profite pour insister sur le fait qu'une loi de prévention et de sanction des violences commises lors des manifestations doit impérativement contenir des dispositions permettant de prévenir les violences policières. Or cette proposition de loi ne comporte rien de tel, et la majorité ne semble pas avoir conscience de la gravité de la situation et de la nécessité d'agir.
Vous rejetez nos amendements au motif qu'ils concernent des mesures réglementaires, mais je vous rappelle que la majorité a fait adopter une loi interdisant les téléphones portables à l'école, ce qui est quasiment de l'infra-réglementaire, puisque l'on peut parfaitement imaginer que c'est aux chefs d'établissement de statuer.
J'ai le sentiment que vous ne prenez pas la mesure de la situation, absolument inédite, dans laquelle nous nous trouvons. Bien sûr, vous êtes prompts à vous écrier que l'ordre social est bousculé lorsqu'un cadre d'Air France se fait arracher sa chemise, mais je parle ici de blessés graves, en nombre, qui ont perdu soit un oeil, soit une main, ou de personnes qui ont tout simplement peur d'aller manifester parce qu'elles ont le sentiment que ce droit est contesté et réprimé.
C'est un climat intolérable dans une démocratie, et notre devoir est de prendre des mesures pour apaiser la situation et conduire à une désescalade. Il ne s'agit pas de renvoyer dos à dos la police et les casseurs : les responsabilités ne sont pas les mêmes, et les forces de l'ordre ont l'exclusivité de la violence légitime. C'est à nous de leur donner les outils adéquats.