Naturellement, madame la rapporteure, nous pourrions nous rejoindre sur le rétablissement général des peines plancher. Je suis tout à fait d'accord avec vous et vous avez raison de souligner l'efficacité que revêtaient ces peines ainsi que le caractère erroné de leur suppression.
J'ai néanmoins voulu me rattacher au texte dont nous sommes saisis, et il me semble qu'une différence doit être établie. Car les forces de l'ordre sont investies d'une mission de protection de l'ensemble de nos concitoyens ; et notre devoir ici est de protéger ceux qui nous protègent. Si on ne respecte pas l'uniforme de la République, si on ne respecte pas ceux qui sont les garants de la protection de l'ordre et donc de l'application de la loi, il n'y a aucune règle qui vaille.
Si tous ceux qui aujourd'hui sont en charge de cette mission, garante de la cohésion de notre société et du respect des règles démocratiques, ne sont plus protégés, s'ils demeurent les victimes de la violence, aucune règle ne peut plus s'appliquer. Nous sommes à la base de notre édifice démocratique ; il faut dire que l'on protège nos policiers et nos gendarmes, dire qu'ils sont intouchables, et que toucher à l'uniforme de la République conduit automatiquement à une sanction. Cette mesure a été réclamée par les syndicats de policiers, vous le savez. Arrêtons le verbiage !
Nous pouvons certes exprimer à de multiples reprises notre considération ; la parole, c'est bien, mais les actes, c'est mieux. Nous sommes devant nos responsabilités, saisissons-les. Nous avons l'occasion de faire changer les choses, d'adresser un message de soutien, de protection, donc de reconnaissance et de considération à nos forces de l'ordre. Je vous invite à le faire et je ne comprends pas les réserves que vous exprimez aujourd'hui.