Monsieur le rapporteur, merci d'ouvrir devant notre commission ce débat d'une actualité particulière sur la démographie médicale et la présence des médecins sur notre territoire ; la question est d'actualité, mais depuis déjà des mois. Nombreux sont les groupes d'opposition de l'Assemblée nationale qui, par leurs propositions de loi, ont appelé l'attention sur ce problème, sans avoir jusqu'à présent retenu celle de la majorité.
Avec le groupe Les Républicains, je me réjouis que les débats sur « Ma santé 2022 » s'ouvrent dans quelques semaines, mais je déplore qu'il soit prévu de traiter les questions des communautés professionnelles territoriales de santé (CPTS) et de l'implantation des médecins par voie d'ordonnances. Cela privera la représentation nationale d'un débat important.
À mon avis, monsieur le rapporteur, il est une dimension que vous n'avez pas suffisamment prise en compte, notamment à l'article 1er : l'hôpital est devenu le premier concurrent de la médecine de ville. Pour un étudiant en médecine, il est beaucoup plus attractif que l'exercice libéral, ce que la suppression, envisagée dans le cadre de « Ma santé 2022 », du concours de praticien hospitalier ne fera qu'accentuer. Là réside la vraie difficulté. Tant que nous n'aurons pas corrigé ce problème, nous ne ramènerons pas les médecins vers la médecine de ville. Le message qu'adresse votre article 1er, avec cette coercition qui ne dit pas son nom, induira immanquablement un report des médecins vers l'hôpital et non vers la médecine de ville. Tous les syndicats de jeunes médecins, tous les syndicats d'étudiants en médecine sont opposés à tout ce qui pourrait restreindre leur liberté d'installation.
Réfléchissons plutôt aux raisons pour lesquelles celui qui entame aujourd'hui un cursus médical ne se destine pas à la médecine générale : il n'y est pas incité, il n'en a pas le goût et, lors des examens classants nationaux, elle n'est pas la filière d'excellence. Ce sont là les véritables questions, sur lesquelles votre proposition de loi, à mon grand regret, n'ouvre pas le débat.