Moi aussi, au nom du groupe Socialistes et apparentés, je voudrais dire à Hélène Vainqueur combien nous sommes fiers du boulot qu'elle a fait ! Le chlordécone n'est pas un sujet nouveau, mais il lui tient vraiment à coeur, à elle comme à tous ses collègues d'outre-mer. Je crois qu'aujourd'hui on doit rendre hommage à ce travail de fond.
Je rappellerai simplement, au nom de mon groupe, la stratégie qui a été la nôtre : nous aurions pu considérer le chlordécone, comme un pesticide comme les autres, et estimer qu'il était couvert par la proposition de loi que j'ai défendue ce matin au nom du groupe – proposition qui a connu un début de vote favorable, même en présence d'un grand vide quant à l'objet même du fonds que nous avons créé in fine ce matin.
Nous avons pensé néanmoins que la question du chlordécone était spécifique. Hélène Vainqueur a parfaitement défendu cette position : les effets provoqués sur l'écosystème d'outre-mer par ce pesticide se ressentiront sur plusieurs générations et il n'est pas possible de distinguer entre les populations rurales et les populations exposées directement au chlordécone pour des raisons professionnelles. Car tout le monde est concerné de fait des habitudes alimentaires, de la sociologie même des Antilles, que notre collègue a parfaitement décriteS.
Nous sommes en face d'un problème de santé publique majeur. Défendre cette proposition de loi revient à décliner, dans un cas particulier, ce que nous n'avons adopté que trop timidement et de façon lacunaire ce matin. C'est ouvrir ce grand chantier permettant de rétablir la justice aux Antilles, d'y entamer la réparation des sols, mais aussi la réparation des hommes, des corps et des esprits, pour que nous retrouvions une fierté et une dignité dans ces territoires.
Je vous engage à considérer avec bienveillance et, plus, avec un sentiment d'urgence morale, cette question trop longtemps différée à coups d'études et de rapports des gouvernements successifs. Le courage, c'est maintenant !