Je tiens d'abord, au nom du groupe du Mouvement Démocrate et apparentés, à saluer le travail et l'engagement de ma collègue Mme Hélène Vainqueur-Christophe, qui a pris l'initiative de cette proposition de loi, essentielle pour les populations de Guadeloupe et de Martinique.
En septembre 2018, lors d'un déplacement aux Antilles, le président de la République reconnaissait la part de responsabilité de l'État dans le scandale environnemental et sanitaire qu'est le chlordécone. Cette déclaration a été saluée par les populations antillaises, mais elle n'est que la première pierre de l'exigence de réparation qu'attendent les Guadeloupéens et les Martiniquais.
Il est important de rappeler ici que le chlordécone est un pesticide endocrinien toxique, dont la dangerosité a été maintes et maintes fois prouvée dans les plus grandes revues scientifiques internationales. L'usage du chlordécone dans les bananeraies s'est étendu de 1972 à 1993 : des centaines de tonnes ont été déversées sur les sols et dans les eaux, polluant nos territoires, Guadeloupe, Martinique, pour les cinq siècles à venir, selon les prévisions les plus optimistes. Avec toutes les conséquences sanitaires que vous pouvez imaginer : risques de prématurité chez les femmes enceintes, atteinte au développement moteur et psychique chez les nouveau-nés et, surtout, augmentation du risque de cancer de la prostate, dont la Martinique détient le triste record du monde !
Alors, bien sûr, certains pourront user de l'argument budgétaire en affirmant qu'il est irréaliste et inconscient de vouloir indemniser intégralement tous les citoyens de la Guadeloupe et de la Martinique.
Mais ce n'est pas ce qu'attendent nos populations. Ce qu'elles veulent, c'est que réparation soit faite à tous ceux qui, aujourd'hui, se retrouvent malades à cause de ce poison toxique qui a été utilisé pendant des années, années de déni et d'aveuglement. Ce sera une juste reconnaissance de tous ceux qui ont perdu la vie et de tous ceux qui se sont battus, des années durant, pour alerter les autorités sanitaires. Pour ce qui me concerne, je voterai cette proposition de loi.