Il est intéressant que l'audition rende compte des deux points de vue que les élus rencontrent dans la population. Dans ma circonscription, certains projets sont complètement bloqués et la population s'est crispée, parce que les installations n'ont pas été préparées suffisamment en amont. En revanche, une autre intercommunalité a travaillé sur un projet d'implantation éolienne avec des maires, organisé des réunions publiques et laissé un vrai temps de concertation, au-delà de celle qui était obligatoire. Se pose également la question des montages financiers permettant aux communes d'implantation et aux communes riveraines de bénéficier de retombées économiques. Les gens croient qu'ils devront payer sans que cela n'apporte rien à leur territoire, cela posera un réel problème.
Votre point de vue, madame Kaars, est aussi très intéressant et je le sais partagé par certains de nos concitoyens. À l'évidence, un temps de la concertation est nécessaire. Nous avons entendu les représentants des structures – les technocrates, comme on dit dans le jargon des gilets jaunes –, mais nous avons besoin du discours des experts tout autant que de l'expression du ressenti des citoyens, et de voir les différences entre les approches des uns et des autres. Alors que nous ambitionnons dans la PPE de multiplier les implantations pour garantir notre mix énergétique, comment pouvons-nous améliorer, sur le plan technologique, les dispositifs et faire en sorte que nos concitoyens en tirent un bénéfice économique ? Car s'ils ont l'impression qu'ils auront seulement des nuisances sonores et esthétiques et qu'ils resteront les dindons de la farce du point de vue économique, cela ne pourra jamais fonctionner. Nous devons trouver des modèles d'acceptabilité dans lesquels le citoyen sera également gagnant.