Intervention de David Marchal

Réunion du jeudi 17 janvier 2019 à 9h30
Mission d'information relative aux freins à la transition énergétique

David Marchal, directeur adjoint Productions et énergies durables de l'ADEME :

Il faisait clairement partie de nos missions d'évaluer l'impact environnemental des différentes technologies. Nous avons réalisé l'analyse de cycle de vie du parc éolien français, en prenant en considération les spécificités du parc et les machines installées. L'analyse de cycle de vie consiste à rapporter tout l'impact en multicritères à la construction, à l'utilisation en fin de vie, par rapport à l'énergie produite. Le résultat est de onze grammes de CO2 par kilowattheures. L'éolien apparaît donc de ce point de vue comme une énergie extrêmement performante ; en dessous, il n'y a que le nucléaire – sept grammes – et l'hydraulique.

S'agissant de l'impact sur le système électrique, le système français est interconnecté au niveau européen. Les moyens sont engagés dans ce qu'on appelle le merit order économique : quand de l'éolien, qui fait l'objet d'une obligation d'achat, arrive sur le marché, il pousse hors du marché les moyens les plus chers, qui sont les moyens carbonés. Le développement de l'éolien a donc eu pour effet, au niveau européen, de faire sortir petit à petit des moyens carbonés.

S'agissant de la distance aux habitations, il me semble nécessaire d'avoir une étude d'impact de son augmentation sur la taille du gisement. Je sais que le Syndicat des énergies renouvelables l'avait réalisé, mais uniquement en région Bretagne, me semble-t-il.

La hauteur en bout de pale a été mentionnée. Il faut préciser de quoi on parle. La hauteur du mat est la chose la plus visible ; la turbine se situe à la hauteur du mât. Les 250 mètres dont on a parlé correspondent à la hauteur en bout de pale des machines les plus grandes, en aucun cas à la hauteur des mats.

En ce qui concerne l'intégration progressive au marché, il faut certes prendre en considération le niveau de tarif d'achat par rapport au prix de marché, mais aussi la visibilité offerte aux investisseurs. Si l'on supprimait aujourd'hui les tarifs d'achat sur l'éolien et le photovoltaïque, cela produirait un contre-effet lié à la bancabilité des projets : les banques ne pourraient plus prêter à 80 % comme elles le font – aujourd'hui un projet éolien est financé à 80 % en prêts – et le coût de revient au mégawattheure augmenterait notablement.

Au demeurant, ces tarifs ne sont déjà plus le système de soutien privilégié dans la mesure où tous les projets en appels d'offres fonctionnent désormais selon un mécanisme de complément de rémunération, sur un modèle de contrat différent. Si jamais, demain, les prix de marché dépassaient les 65 euros dont on a parlé, les porteurs de projet devraient rembourser à l'État. C'est déjà un mécanisme très rassurant pour les finances publiques.

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