Je ne suis pas un expert technique des mérites comparés de l'éolien flottant ou posé. Ce que je sais en revanche, c'est que les oiseaux sont présents sur la côte mais qu'ils sont aussi présents au large ; l'impact des parcs sur la biodiversité sera donc sur ce point assez similaire. On peut néanmoins imaginer que, dans le cas de l'éolien flottant, la phase de travaux sera moins perturbante pour la faune et les mammifères marins, qui n'auront pas à subir les nuisances sonores liées au battage des pieux.
Quant à savoir si les enjeux environnementaux constituent le principal frein au développement de l'éolien en mer, ce que je peux vous dire, c'est que, dans les premières années, les travaux de planification visant à déterminer les zones favorables auxquels j'ai assisté se fondaient sur des cartes du Centre d'études et d'expertise sur les risques, l'environnement, la mobilité et l'aménagement (CEREMA) qui ne tenaient pas compte des enjeux environnementaux mais uniquement des vents et des fonds marins, autrement dit des seuls paramètres techniques. Or les enjeux environnementaux sont une réalité qu'il faut bien prendre en compte, et si cela intervient trop tard dans le processus de développement du projet, ces enjeux deviennent nécessairement des freins. Aujourd'hui, l'on procède différemment, et la problématique environnementale est envisagée plus en amont dans le processus, ce qui permet de mieux la prendre en compte.
En ce qui concerne les mesures de réduction que j'ai évoquées tout à l'heure, il y a encore des choses à faire, grâce à des solutions technologiques déjà mises en oeuvre dans d'autre pays. Je pense notamment au bridage, qui ne fait pas consensus mais qui se pratique déjà en Allemagne ou dans l'éolien terrestre, et qui permet, au prix de quelques difficultés techniques, de réduire l'impact des éoliennes sur l'avifaune ; cela consiste à arrêter les éoliennes au moment des grandes phases de migration.