Mesdames, messieurs les députés, votre rôle est fondamental. Je lance un appel au secours ! Je ne suis pas un grand témoin, je ne suis qu'un passeur d'espoir, l'espoir de patients cancéreux qui se battent et qui peuvent tirer un bénéfice de la pratique d'une activité physique et sportive.
Lorsqu'un être humain apprend qu'il est atteint d'une maladie cancéreuse, sa vie s'arrête brusquement. Or, la pratique d'une telle activité lui permet – et ce sera mon premier point – d'améliorer sa qualité de vie, de renouer avec l'avenir, de se réapproprier son corps et de lutter contre la fatigue, qui est le premier symptôme de la maladie. En outre, ses chances de survie s'améliorent. L'étude de huit cohortes de femmes atteintes d'un cancer du sein actuellement suivies au plan international permet ainsi de constater que la pratique d'une activité physique entraîne une diminution de 50 % des rechutes ; les données sont les mêmes pour les cancers de la prostate et du côlon. Autrement dit, s'abstenir de mettre en oeuvre un programme national d'activité physique, c'est accepter une augmentation des rechutes de 50 %. J'ajoute qu'une amélioration de la qualité de vie permet d'envisager la reprise du travail.
Deuxièmement, comme pour tout médicament – et l'activité physique et sportive en est un, dès lors qu'elle diminue de 50 % les risques de rechute –, une prescription médicale est nécessaire ; elle doit donc être confiée à une personne compétente. Beaucoup d'expériences sont menées sur le terrain : il nous faut désormais identifier qui fait quoi, pour qui et avec quelle formation. Il est en effet nécessaire d'évaluer ce que peut faire le patient. À cet égard, plutôt que de sport, mieux vaut parler d'activité physique adaptée à la volonté du patient, à ses espoirs, à ses envies et aux progrès qu'il va accomplir. Il n'existe pas de programme universel en la matière ; chaque patient confronté à la maladie, en particulier à la maladie cancéreuse, doit se voir proposer une activité adaptée. Aux femmes atteintes d'un cancer du sein, par exemple, on peut proposer, comme on l'a vu dans le reportage, des activités centrées sur les membres supérieurs. Mais elles ne seront pas adaptées aux patients souffrant d'un cancer du côlon ou de la prostate. À chaque patient, à chaque maladie, correspond un protocole particulier.
Troisièmement, le développement de l'activité physique et sportive présente un avantage financier. Comme je l'ai indiqué, pour le cancer du sein, les rechutes peuvent diminuer de 50 % – je parle sous le contrôle du professeur Buzyn.