Pour avoir été, avec Brigitte Bourguignon, des quatre députés qui ont inscrit le sport sur ordonnance et l'activité physique adaptée pour les malades chroniques dans la loi santé de 2016, je mesure toute la difficulté du combat en faveur du sport-santé-bien-être. Nous accusons un gros retard par rapport aux autres pays européens, et je me réjouis qu'une nouvelle impulsion soit donnée à ce dispositif que nous avons inscrit dans la loi.
L'élaboration du décret d'application a également été un long combat, notamment pour que s'articule correctement le rôle des différents acteurs, professionnels de santé, enseignants, bénévoles et éducateurs sportifs.
La prochaine bataille doit porter sur la formation initiale et continue des médecins généralistes. Va-t-on enfin, dans les facultés de médecine, sensibiliser les futures générations de médecins au sport sur ordonnance ?
Vous avez cité les pratiques exemplaires en région, qui peuvent s'appuyer sur des réseaux régionaux sport-santé-bien-être coordonnés. Mais quand disposera-t-on d'une politique publique nationale, qui permette de standardiser ces pratiques et de les généraliser à l'ensemble du territoire ?
En matière de financement enfin, l'activité physique adaptée est soutenue, depuis 2012 par le Fonds d'intervention régional (FIR), cofinancé par vos deux ministères, les ARS et les DRJSCS. Allez-vous le faire monter en puissance, afin d'aider les réseaux ?
Certaines assurances complémentaires, telle la MAIF, proposent un forfait annuel de 500 euros pour la prise en charge des activités physiques adaptées, mais quand l'assurance maladie prendra-t-elle enfin en charge une partie du remboursement des prescriptions ? Les dépenses de santé liées aux pathologies et au traitement des maladies chroniques coûtent aujourd'hui 95 milliards d'euros à la société, dont 20 milliards pour l'obésité. On voit donc aisément quel gisement d'économies pour notre système de santé ces prescriptions peuvent permettre d'exploiter.