Intervention de Marc Delatte

Réunion du mardi 26 septembre 2017 à 16h30
Commission des affaires sociales

Photo issue du site de l'Assemblée nationale ou de WikipediaMarc Delatte :

Il y aurait lieu de se réjouir, car nous jouissons en France d'une espérance de vie parmi les plus élevées au monde. Ce constat masque cependant de profondes inégalités, puisque, du fait des comportements à risques, un quart des décès surviennent avant l'âge de soixante-cinq ans, liés à des cancers ou à des maladies cardiovasculaires.

Par ailleurs, 30 à 50 % des enfants se situent dans la zone pondérale du surpoids ou de l'obésité, et il faut combattre l'idée reçue selon laquelle cela s'arrange à l'adolescence : en tant que médecin, je peux vous affirmer que 80 % des troubles persistent à l'âge adulte et témoignent de profondes inégalités au sein de la population. Ainsi, une étude INCA (étude individuelle nationale des consommations alimentaires) révélait il y a dix ans que 7 % des enfants de cadres et de profession libérales étaient en surpoids, contre 25 % d'enfants de chômeurs. On a donc tout intérêt à combattre l'obésité liée à la sédentarité. Et je ne parle pas du diabète, qui absorbe 15 % des dépenses de santé, ou du tabac, dont le coût social équivaut à 3 % du PIB.

La prévention doit être précoce et quotidienne, au sein de l'ensemble des lieux de vie – en famille tout particulièrement au moment des repas, à l'école, dans les associations ou le milieu professionnel. C'est aussi une affaire de proximité, qui exige des aménagements urbains, surtout dans les quartiers défavorisés. Elle passe enfin par tout un parcours d'éducation thérapeutique, notamment dans le cadre de la prévention secondaire, pour donner au patient les compétences lui permettant d'être acteur de sa propre santé.

Je terminerai par trois messages simples :

La prévention, c'est lutter contre les inégalités et la précarité, car les plus fragilisés paient un lourd tribut en termes d'espérance de vie et de morbidité.

En matière de prévention, proximité et accompagnement sont les maîtres mots.

En matière de santé enfin, il faut toujours raisonner en termes d'investissement et non en termes de coûts.

Aucun commentaire n'a encore été formulé sur cette intervention.

Cette législature étant désormais achevée, les commentaires sont désactivés.
Vous pouvez commenter les travaux des nouveaux députés sur le NosDéputés.fr de la législature en cours.