Hier encore, le 24 avril 1915, commençait le premier génocide du XXe siècle. Hier encore, le peuple arménien connaissait l'atrocité de la guerre. Débarqués à Marseille après avoir traversé le Liban, l'Égypte ou la Grèce, ils sont arrivés dans une France qui avait nourri leurs espérances. Celle-ci, dès le 25 mai 1915, dénonçait, par la voix de grandes figures nationales, le massacre des Arméniens dans l'empire ottoman.
Hier encore, à deux pas d'ici, la Nation rendait hommage au grand Charles Aznavour, figure nationale et ambassadeur de l'Arménie.
Et pourtant, je vous parle d'un temps que trop peu de gens connaissent ! Et pourtant, nombreux sont nos jeunes qui ne connaissent pas la tragédie arménienne !
Dès lors, monsieur le Premier ministre, n'est-il pas temps d'inscrire au calendrier officiel de la République française une journée nationale de commémoration du génocide arménien ? Cette promesse de campagne, le Président de la République l'a réitérée il y a un an, presque jour pour jour, devant le Conseil de coordination des organisations arméniennes de France.
Plus généralement, n'est-il pas temps d'adopter une loi pénalisant la négation du génocide arménien ? Par-delà la dimension historique du sujet, il s'agit avant tout d'un combat philosophique, moral et éthique, posant la question de savoir quel siècle nous voulons pour nos enfants.
Désormais, ce combat pour la mémoire, la France doit le mener avec courage. Désormais, cette reconnaissance, nous la devons à nos concitoyens arméniens. Désormais, cette vérité, la France la doit aux générations futures.