Intervention de Agnès Buzyn

Réunion du mardi 26 septembre 2017 à 16h30
Commission des affaires sociales

Agnès Buzyn, ministre des solidarités et de la santé :

S'agissant des différentes expérimentations en cours, une mission commune de l'inspection générale des affaires sociales (IGAS) et de l'inspection générale de la jeunesse et des sports (IGJS) est actuellement en train de dresser un état des lieux, afin de faire des recommandations.

Monsieur Taquet, vous parlez de l'entreprise et du ministère du travail ; j'ai demandé rendez-vous à chacun de mes collègues afin que chaque ministère apporte sa contribution à l'axe « prévention » de la stratégie nationale de santé.

Madame Dubois, l'exemple islandais est absolument magnifique mais il ne faut pas oublier qu'ils ne sont que 200 000… Avec plus de 60 millions d'habitants et un territoire bien plus vaste, notre tâche est plus complexe. Mais soyez assurée que la prévention, chez les enfants et les jeunes, est l'une de mes priorités. Le plan de santé publique comportera certainement des mesures sur ces questions.

J'entends beaucoup de choses sur les inégalités territoriales. C'est un vrai enjeu. C'est pourquoi nous devons construire ces 500 maisons sport et santé, en étant conscients qu'elles ne peuvent résoudre l'ensemble des problématiques d'accès à l'activité physique sur l'ensemble du territoire. De même que les maisons de santé pluriprofessionnelles ne sont qu'un moyen d'accès aux soins, ces maisons ne sont qu'un moyen de lutter contre les inégalités dans le territoire.

C'est la raison pour laquelle je me bats pour changer le paradigme culturel sur l'activité physique : chacun doit être aussi acteur, se prendre en charge pour bouger davantage pour sa santé. Pour cela, il nous faut aménager des espaces et aménager les villes pour favoriser la marche et le vélo, pour les adapter aux personnes âgées. Car, lorsqu'elles restent à leur domicile, c'est parce qu'elles ont peur d'être bousculées et de faire des mauvaises chutes. C'est donc par un accompagnement global que l'on parviendra à ne pas restreindre la pratique sportive à des lieux dédiés, ce qui ne permettrait pas de déployer les activités physiques dans l'ensemble du territoire.

Les financements de la prévention seront inscrits au prochain projet de loi de financement de la sécurité sociale (PLFSS), qui prévoira des tarifications au parcours et au forfait. Ainsi, les médecins s'approprieront des actions, des consultations de prévention ou des accompagnements. En dehors de la forfaitisation d'un parcours de soins, ou de la prise en charge d'une maladie, par exemple le diabète, je ne vois guère comment intégrer la prévention au sens large, à savoir la diététique, l'activité physique, l'arrêt du tabac... Si tout doit être financé comme un acte de la Sécurité sociale, nous ne pourrons pas nous en sortir.

Aucun commentaire n'a encore été formulé sur cette intervention.

Cette législature étant désormais achevée, les commentaires sont désactivés.
Vous pouvez commenter les travaux des nouveaux députés sur le NosDéputés.fr de la législature en cours.